Corrections en quelques minutes, examens sécurisés : les coulisses du concours de médecine digitalisé
Corrections en quelques minutes, examens sécurisés : les coulisses du concours de médecine digitalisé
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Depuis 2016, les Épreuves Classantes Nationales informatisées ont transformé le concours de médecine. Fini les copies papier et les corrections manuelles : une plateforme numérique développée par Inetum garantit désormais un examen fluide, sécurisé et équitable pour plus de 12 000 étudiants chaque année.
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Le concours de médecine ? Un test de stress pour les étudiants… et désormais pour les serveurs. Jusqu’en 2015, passer les Épreuves Classantes Nationales (ECN) relevait d’un véritable parcours du combattant. Les 9000 candidats issus des 37 facultés de médecine françaises devaient se rendre dans sept centres interrégionaux pour répondre à des épreuves de type QCM pendant deux jours. Après l’examen, les copies étaient transportées sous escorte pour être corrigées à la main, un processus prenant plusieurs semaines. Une attente interminable pour les étudiants, dont l’avenir professionnel dépend du classement obtenu.
L’arrivée du numérique a bouleversé ce rituel. En 2015, le Centre National de Gestion (CNG), en charge de l’organisation des ECN, confie à Inetum la mission de transformer cet examen en une épreuve 100% informatisée. Une première en France. « On nous a demandé de passer d’un concours papier à une plateforme digitale fiable, capable de gérer simultanément des milliers d’étudiants en temps réel. Un défi technique et organisationnel sans précédent », explique Frédéric Walczak, Engagement Manager chez Inetum et chef de projet sur cette transformation.
Le challenge est de taille : la première session informatisée des ECNI est programmée pour juin 2016, et un premier test national à grande échelle doit avoir lieu dès décembre 2015. En seulement quelques mois, l’équipe d’Inetum – d’abord quatre personnes, puis une dizaine – développe une plateforme robuste, sécurisée et intuitive. « On savait qu’on n’avait pas le droit à l’erreur. Pendant trois jours, quoi qu’il arrive, l’application devait fonctionner sans accroc », insiste Frédéric Walczak.
Le concours de médecine digitalisé : un fonctionnement millimétré pour un examen sous haute tension
Le dispositif mis en place repose sur une application web sécurisée. Le jour J, les étudiants se connectent sur des iPads mis à disposition dans leurs facultés. Un système centralisé permet au jury de lancer les épreuves simultanément sur l’ensemble des sites et de les clôturer au bout de trois heures, le tout de manière synchrone. Tout commence dès le lundi matin avec un test technique obligatoire pour vérifier les connexions et éviter tout problème avant les épreuves. L’après-midi, les sujets sont pré-téléchargés sur les tablettes mais restent inaccessibles jusqu’au lancement officiel, garantissant ainsi une sécurité maximale. Une fois l’épreuve terminée, les réponses sont instantanément analysées pour être corrigées, mettant fin aux longues semaines d’attente qui existaient auparavant.
Pour surveiller le bon déroulement du concours, Inetum a conçu une interface de supervision nationale. Celle-ci permet aux membres du jury de vérifier l’état de connexion de chaque étudiant, son pourcentage d’avancement et même d’intervenir en cas de problème technique. « On peut voir en temps réel si un étudiant a perdu sa connexion et lui accorder un temps supplémentaire, ou encore détecter une anomalie sur une tablette et proposer une solution immédiatement », précise Frédéric Walczak.
La digitalisation des ECN a aussi introduit de nouvelles épreuves interactives : des dossiers cliniques progressifs, où chaque question débloque la suivante, des lectures critiques d’articles scientifiques, et des QCM avec images médicales que les étudiants peuvent zoomer sur leur écran, une avancée impossible sur papier.
Une équipe technique mobilisée pendant toute la durée des examens
Au cours des premiers mois, l’interface est optimisée : des protocoles de secours sont mis en place pour anticiper les pannes réseau, et une cellule technique est créée pour intervenir en temps réel pendant les épreuves. « Durant les examens, notre équipe est mobilisée de 7h à 19h, prête à réagir au moindre incident », explique le chef de projet.
L’évolution du projet ne s’arrête pas là. En 2021, Inetum et le CNG lancent une nouvelle réforme avec l’introduction des Épreuves Dématérialisées Nationales (EDN) et des Examens Cliniques Objectifs Structurés (ECOS), qui évaluent désormais les compétences pratiques des futurs médecins en plus de leurs connaissances théoriques. « Nous avons conçu une plateforme où les étudiants sont confrontés à des mises en situation réelles, jugées par des médecins examinateurs. C’est une révolution dans la formation médicale », affirme Frédéric Walczak.
Sécurisation et lutte contre la fraude : un examen sous surveillance
Un tel dispositif numérique soulève également la question de la sécurité et de la fraude. Inetum a mis en place un système sophistiqué de traçabilité qui enregistre chaque action des étudiants. « Si un candidat prétend avoir répondu correctement à une question mais qu’il a en fait changé sa réponse a posteriori, nous pouvons le vérifier instantanément », explique Frédéric Walczak.
Les tentatives de fraude sont également repérées grâce à l’analyse des logs des serveurs. « Nous avons déjà détecté des étudiants essayant d’accéder aux réponses en tapant des URL comme "correction.php"… Ils ont vite été convoqués par le jury ! », raconte-t-il.
Enfin, la plateforme fonctionne en mode "kiosque", empêchant toute sortie de l’application ou connexion à Internet. « Les tablettes sont verrouillées, et le réseau utilisé est ultra-sécurisé. Toute tentative d’intrusion est immédiatement bloquée », assure l’expert.
Un modèle pour l’avenir des concours médicaux
Huit ans après sa mise en place, la digitalisation des concours de médecine est un succès. Le passage au numérique a non seulement réduit le temps de correction de plusieurs semaines à quelques minutes, mais il a aussi amélioré l’équité entre les candidats et facilité la supervision des épreuves.
Inetum ne compte pas s’arrêter là. En 2024, un algorithme d’appariement a été déployé pour attribuer les postes d’internes en fonction des résultats des étudiants et de leurs compétences. « Nous avons conçu une application qui optimise la répartition des futurs médecins en combinant leurs préférences et les besoins des hôpitaux. C’est une avancée majeure pour le système de santé », souligne Frédéric Walczak.
D’autres innovations sont en réflexion, notamment une application pour aider les couples de médecins à obtenir des affectations compatibles. Car si la technologie a révolutionné les examens, elle pourrait bientôt changer aussi la manière dont les jeunes médecins envisagent leur futur professionnel et personnel.
Contact : Frédéric Walczak