Détecter le décrochage scolaire en temps réel : la révolution des données éducatives
Détecter le décrochage scolaire en temps réel : la révolution des données éducatives
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Abandonner sa formation, c’est souvent abandonner l’avenir. Et si la technologie pouvait éviter ça ? Depuis quelques années, l’Éducation nationale, en partenariat avec le ministère du travail, le ministère de l’agriculture et l’union nationale des missions locales ont mis en place un dispositif pour identifier les élèves qui quittent leur formation avant d’avoir validé leur diplôme. Une solution pour mieux détecter les ruptures précoces et mieux accompagner les jeunes concernés.
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En France, en 2023, 7,6 % des jeunes quittent prématurément le système éducatif (soit environ 200 000 jeunes)*. Un chiffre longtemps sous-estimé, tant il était difficile de croiser l’ensemble des données. Inetum, fournisseur de solutions digitales, contribue en tant que prestataire de service du rectorat de Dijon, à développer une solution complète permettant de repérer les élèves décrocheurs en vue de leur proposer un accompagnement au plus près de leurs besoins.
Mais, d’abord, de quoi parle-t-on ? « Un décrocheur, c’est un élève de seize ans et plus qui a quitté sa formation pour des raisons diverses, avant l’obtention d’un diplôme de niveau 3 (CAP) ou 4 (Bac) », explique Florent Barth, responsable de la mission nationale du département des projets et produits nationaux au sein de la direction des systèmes d’information interacadémique de l’académie de Dijon. Derrière cette définition apparemment simple, se cache une réalité pourtant complexe.
Des bases de données multiples et désynchronisées
« Certains élèves peuvent être considérés à tort par l’Éducation nationale comme décrocheur alors qu’ils sont dans un lycée agricole qui dépend du ministère de l’Agriculture, ou engagés dans l’armée, qui relève du ministère de la Défense ou encore en apprentissage, qui dépend du ministère du Travail », poursuit Florent Barth. C’est d’abord pour avoir une vision précise du nombre réel de décrocheurs qu’Inetum a commencé à intervenir dès 2009. Inetum a, par exemple, contribué à développer un algorithme capable de croiser les différentes listes d’élèves disponibles, et d’identifier chaque décrocheur, quelle que soit son académie ou sa formation, y compris dans les lycées agricoles. Une fois repéré avec des informations fiables, les plateformes de suivi et d’accompagnement des décrocheurs (PSAD), instances partenariales animées par l’Education nationale et les CIO et réparties sur l’ensemble du territoire, peuvent intervenir plus efficacement en contactant les jeunes et leurs familles pour leur proposer des solutions. Avant, elles perdaient un temps précieux à gérer des cas qui n’étaient en réalité plus concernés. « L’objectif est d’avoir des listes les plus justes possibles pour que les agents puissent se concentrer sur les jeunes qui ont réellement besoin d’aide », précise Florent Barth.
« Notre enjeu, en tant que fournisseur de solutions numériques, c’est de comprendre les besoins de l’Éducation Nationale, et d’amener les compétences requises au bon endroit », résume Jean-Philippe Valverde, directeur opérationnel chez Inetum, qui a notamment accompagné le rectorat dans l'encadrement des équipes de développement en agilité et assuré un coaching auprès des différentes institutions. Jusqu’en 2022, l’identification des décrocheurs fonctionnait sur un rythme de trois campagnes par an. « On échangeait des fichiers avec les partenaires et on actualisait la base seulement à ces moments-là », explique Florent Barth. Mais ce mode de fonctionnement était dépassé : les agents chargés de recontacter les jeunes se retrouvaient avec des listes obsolètes et de nombreux faux positifs. Désormais, le dispositif repose sur une base de données centralisée, mise à jour en temps réel. Chaque établissement signale les élèves qui décrochent et l’algorithme analyse ces données et interroge les autres bases ministérielles pour vérifier si l’élève a repris une formation ailleurs, par exemple dans un lycée agricole ou un centre d’apprentissage. « C’est ce travail qui nous permet de fiabiliser les données de manière rigoureuse », souligne Jean-Philippe Valverde.
Détecter le décrochage scolaire en temps réel
Et ensuite ? « Dès qu’un élève est considéré comme décrocheur, il est contacté et pris en charge par les acteurs de l’éducation nationale ou de la mission locale de de la plateforme de suivi et d’appui aux décrocheurs dont il dépend », poursuit le directeur opérationnel. Un autre changement majeur concerne les délais d’intervention. Avant, un décrocheur pouvait rester plusieurs semaines sans être identifié. Aujourd’hui, les agents disposent des informations dès que le chef d’établissement acte le décrochage. Ce gain de réactivité permet d’augmenter les chances de raccrocher ces jeunes avant qu’ils ne prennent trop leurs distances avec la formation ou l’emploi.
Vers une anticipation du décrochage scolaire ?
Raccrocher les jeunes décrocheurs, c’est bien mais prévenir le décrochage c’est mieux ! C’est dans cet objectif que les équipes nationales du rectorat de Nancy développent une application à destination des établissements scolaires qui permette de repérer le plus tôt possible les élèves en risque de décrochage scolaire. Ils s’appuient pour cela sur un faisceau de facteurs prenant en compte la scolarité, l’établissement, les relations sociales, l’environnement personnel de l’élève… L’enjeu est d’éviter que l’élève se retrouve en rupture de parcours à 16 ans car le décrochage scolaire représente un coût social et économique très important pour la France et ses jeunes.
Contact : Jean-Philippe Valverde
* Source : Repères et Références Statistiques, 2024, Depp.